Après notre séjour très sportif, mais ô combien sublime à El Chalten, on a pris un bus en direction de Puerto Natales au Chili ! On part au bon moment car le temps est vraiment lamentable, avec du froid et de la pluie en continue. Le trajet ne sera tout de même pas de tout repos, car même si on a « que » 10h de bus, on devra prendre 3 bus différents. Le premier, de 3h, pour rallier El Calafate. Le deuxième, de 1h45, pour rejoindre Esperanza. Enfin le dernier, de 4h, pour arriver à Puerto Natales…sous la pluie.
Une fois pris possession de notre chambre d’hôtel, à Hostal Vaiora, qui est à mi-chemin entre le centre-ville et le terminal, on file au supermarché pour faire des courses pour le lendemain. Le soir, on ira à la pizzeria Mesita Grande, où les pizzas, sans être excellentes, sont supers bonnes. Cela sera l’occasion de retrouver Romain, Amandine et Zoé que l’on avait rencontré à El Chalten. Une super soirée ! Les discussions ont beaucoup tourné autour du sport car Romain et Amandine sont des sportifs aguerris.

Jour 1 – Lago Torres
Réveil aux aurores, 5h45, a été difficile. On se rend au terminal de bus car les départs pour Torres del Paine sont très matinaux, 7h, et il y a déjà beaucoup de monde. On partira avec la compagnie Juan Ojeda. Mauvaise pioche. Dix minutes après être partis, le bus s’arrête sur le bord de la route. On attend 10min… 20min…30min… Apparemment un problème mécanique… Génial !!!! 😦 Un bus de remplacement arrivera 20min plus tard.

On ne démarre pas la journée sous les meilleurs hospices. De plus, une fois qu’on arrive au Parc Torres del Paine, on se rend compte qu’on n’est pas encore tout à fait arrivé. En effet, on doit tout d’abord aller dans une salle pour regarder une vidéo sur la prévention du parc. Ensuite, il faut s’enregistrer et acheter le ticket, 21000 CLP chacun (27 euros), valable 3 jours. Et ce n’est qu’après toute cette paperasse que l’on peut prendre une navette de 15min, 3000 CLP chacun, qui nous dépose devant l’entrée du parc. Du coup, c’est à 10h15 que l’on commencera la randonnée. Au programme, 18km aller-retour.
Initialement, on avait prévu de faire 3 jours de trek en tente et de dormir dans les campings ou refuges. Simple non ? La pratique est un peu plus compliquée. En effet, les différents campings /refuges, sont gérés par 3 agences différentes : CONAF, VERTICE et FANTASTICOSUR. La réserve naturelle Torres del Paine est gérée par CONAF qui est un organisme d’état. Cependant, les parcours de treks O et W passent par des zones qui ne sont pas dans la réserve naturelle et qui sont gérées par des compagnies privées (en gros, il n’y a que deux campings CONAF sur le trek W). Mis à part le fait d’avoir comme point commun qu’ils sont hors de prix et que leurs sites web est fait en papier mâché (traduction : ils sont nuls), ils sont surtout complets plusieurs semaines, voir mois, à l’avance. Impossible, ou presque, dans un tour du monde de faire une réservation aussi longtemps à l’avance. Et le fait de devoir jongler avec plusieurs compagnies pour réserver les campings est un vrai casse-tête : « Ah ici c’est bon il y a de la place, mais par contre pas pour celui-là le lendemain. Il faut donc qu’on change les dates« . Du coup, on s’est rabattu sur le Plan B, avec des journées unitaires de trek. Pas l’idéal mais bon, pas trop le choix.

Pour l’aspect seul au monde, il faudra repasser. Le sentier est blindé de monde. Cependant, il est assez large pour ne pas générer des bouchons. Après environ 2km, le chemin monte, monte et remonte. Pas pentu mais constant et pas toujours facile avec les gros cailloux. En plus, le ciel est très nuageux et parfois on a le droit à quelques gouttes de pluie… Poissard… 😦
Une fois l’ascension terminée, le reste du chemin est vallonné et beaucoup dans la forêt, ce qui offre peu de points de vue. Dommage.
Environ 1km avant la fin, on a le droit à une « superbe » montée. Non pas superbe par le paysage mais plutôt par la difficulté. Ah oui ça pique !!! Et puis il y a bon nombre de gros rochers qui rendent l’ascension encore plus difficile. On aura dû mettre bien 30 ou 40min à monter. C’est un peu le même genre que pour arriver au Fitz Roy à El Chalten.
Une fois en haut, on est justement récompensé. OUAH !!!! Mega beau !!!

Les nuages ont presque disparu, du coup on peut réellement profiter du magnifique décor. Les trois tours avec le lac turquoise en contrebas.
On retrouvera également Romain, Amandine et Zoé, qui eux avaient une voiture et n’ont pas connu nos mésaventures de bus. On profitera des lieux pendant bien une bonne heure, malgré le vent parfois glacial, à manger nos délicieux sandwich pain de mie, saucisson. Beaucoup de monde mais assez dispersé pour ne pas être trop les uns sur les autres.
Ensuite, la descente. Plutôt rapide, car pas grand chose à voir, jusqu’au refuge 4km plus loin. L’occasion de faire une pause chocolat chaud… Sans doute l’un des pire que j’ai bu ! A se demander s’il y avait bien du chocolat à l’intérieur !
Une fois le refuge dépassé, la vue sur la vallée est beaucoup plus intéressante et plus belle ! L’occasion également de voir un très beau renard, qui n’était pas du tout effrayé par les humains.
Maintenant, place à l’attente… Il est 18h et notre bus retour pour Puerto Natales est à 19h45. Gloups. Nos compagnons de route s’en iront de leur côté pour aller dormir dans un refuge. Peut-être qu’on les reverra demain sur une autre randonnée.
C’est vers 21h30 que l’on arrivera à Puerto Natales, où on réservera nos billets de bus pour le lendemain. On souhaitait également faire des courses pour le lendemain mais tout est fermé. Par chance, on trouve un vendeur de hotdog… C’est mieux que rien 🙂 Vu la fatigué liée au transport et à la marche, c’est sûr qu’on ne traînera pas pour aller se coucher…

Jour 2 – Mirador Britanico et Frances
Une nuit encore plus courte que la précédente. Levé 5h30 pour aller prendre le bus à 6h40, de la compagnie Bus Sur. Au menu aujourd’hui, le mirador Britanico, près de Paine Grande. 26km aller-retour, va pas falloir trop traîner en chemin.
C’est à 9h00, et sans problème mécanique cette fois-ci, que l’on arrive au bateau. Bien évidemment, il est plein à craquer mais heureusement, le trajet ne dure que 30min, avec quelques décors de rêve tout autour de nous.
C’est donc vers 10h que l’on commence notre balade. Mis à part une petite ascension assez longue mais peu pentue, le chemin ne présente aucune difficulté. Si on met bien sur de côté les quelques passages de boue, qui rendent le trajet plus pétillant :-).
La randonnée est plus sympa que la veille car d’une part il y a beaucoup beaucoup moins de monde, et d’autres part, à plusieurs reprises, ont a une vue sur le lac de couleur turquoise, Nordenskjold, et les montagnes enneigées, qui sont légèrement sous les nuages.

On mettra 2h pour faire les 7.5km qui nous séparaient du Camping Italiano. C’est ensuite que les choses se compliquent. Uniquement de la montée, majoritairement dans la forêt, avec beaucoup de passages de gros rochers et gros cailloux. On avance beaucoup moins vite. Pour couronner le tout, il commence à neiger. Au début, on trouve ça plutôt sympa d’avoir des petits flocons de neiges tout mignons. Ça c’était avant qu’on arrive au mirador Frances. La douce neige s’est transformée en grêle ! Et avec le vent qui souffle fort, on apprécie beaucoup moins l’endroit, qui offre tout de même une superbe vue sur le lac. La visibilité s’est considérablement réduite et on ne voit rien à 50m ! Il nous reste 3.5km jusqu’au mirador Britanico, donc environ 1h30 de marche. On réfléchit rapidement et on se dit que cela ne serait pas raisonnable de continuer et on décide de faire demi-tour.
On mettra 3h à revenir au point de départ. Plus de neige, ou grêle sur le parcours, mais des petites averses entrecoupées de rayons de soleil. Un temps breton par excellence !!
Le bateau est à 17h, du coup on a le temps de patienter au restaurant du coin pendant au moins 1h, en compagnie de nos compagnons de route qui nous ont rejoint, Romain, Amandine et Zoé. Les boissons ne sont pas données c’est le moins que l’on puisse dire mais la vue est plutôt sympa 🙂

Elles nous proposeront également de profiter de leur voiture pour revenir à Puerto Natales. On hésite un peu car on avait dans l’idée d’attendre 2h30 le bus et d’arriver à 22h, ce qui était plutôt alléchant… On n’a pas hésité longtemps ! Super gentil de leur part !
Sur le chemin de Puerto Natales, on fera un détour par leur hôtel car Zoé avait perdu, où s’était fait voler (?), son téléphone la veille. Et bien, croyez le ou non, le téléphone était revenu, tout seul avec ses petites jambes, sur la table du salon ! Les voleurs sont vraiment gentils au Chili… 🙂
Maintenant que tout le monde est heureux, surtout Zoé, on a pu aller au restaurant Baguales, le soir tous ensemble. L’occasion de manger un bon gros burger et de bonnes frites, et également de passer un dernier bon moment avec les filles qui rentrent en Belgique prochainement. Romain, lui, nous accompagnera dans la suite de notre périple à Punta Arena et Ushuaia.
En quittant Puerto Natales, on a vraiment un sentiment mitigé. Autant le point de vue au Lago Torres est sublime et les lagunes sont turquoises, autant tout le reste ne nous laissera pas des souvenirs impérissables. D’une part, les randonnées ne sont pas aussi belles qu’à El Chalten (mais on n’a pas fait les treks sur plusieurs jours non plus). D’autre part, le prix et l’accès au parc m’ont donné envie de vomir. Sérieusement, pourquoi n’avoir qu’un seul bus le matin et un le soir ?!?!
Le lendemain sera une journée de transition. Environ 3h de bus pour rejoindre Punta Arena, avant de prendre un dernier long bus, 12h, le surlendemain pour le bout du monde : Ushuaia !